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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 10:22

- Réédition d'un entretien avec Roman Opalka

  paru dans le n° 10, automne 2004

 

Opalka-1----art-absolument---n--44--nov.-dec.-2011.jpgOpalka-2----art-absolument---n--44--nov.-dec.-2011.jpg

 

OPALKA 1965/1–∞, pour mémoire

 

Tout de blanc vêtu, il est debout devant sa toile. Pinceau en main, il « sculpte » - comme il disait – les sept chiffres du nombre 5 607 249. Sur le fond immaculé de la toile, la peinture fraîche qu’il applique est à peine visible, d’autant qu’il lui faudrait recharger son pinceau en matière. Il est au bout d’une ligne, il décide de suspendre là pour l’instant la séance de travail. Il dépose son pinceau dans un petit pot de verre. Il se retourne, dos à la toile, se saisit de la poire de son appareil photographique et se prend comme à l’accoutumée en photo, plein buste. Sur un petit bout de papier, il note pour mémoire le nombre 5 607 249, le soulignant d’un trait. C’est fini. Il ne reviendra plus jamais devant sa toile. Roman Opalka a achevé son œuvre. Il est brusquement mort le 6 août dernier. L’ensemble N des nombres entiers naturels ne connaîtra pas de suite. La somme des chiffres qui en compose le dernier nombre – 5+6+0+7+2+4+9 – égale 33.

Opalka est un immense artiste. L’un des plus grands, voire le plus grand de sa génération. En 2004, il m’avait accordé un entretien dans lequel il exposait le pourquoi du choix esthétique qu’il avait fait. Avec la rédaction de la revue, nous avons estimé juste de le reprendre tel qu’il avait été publié. Pour mémoire. D’une parfaite lucidité quant à notre rapport au temps, le peintre y parlait de la vie, de la mort et du sublime de la peinture. Du « sfumato d’une existence ».

Roman Opalka n’est plus. OPALKA 1965/1–∞ demeure.

 

 

- Entretien avec l'artiste photographe Yuki Onodera

 

Onodera-1----art-absolument---n--44--nov.-dec.-2011.jpgOnodera-2----art-absolument---n--44--nov.-dec.-2011.jpg

 

Etranges, les photographies de Yuki Onodera offrent à voir quelque chose d’une énigme. Elles ne cachent rien mais elles révèlent des situations qui échappent à notre entendement. Que sont ces personnages silhouettés et photographiés comme à contre-jour ? Qu’en est-il de ces vêtements et de ces boîtes métalliques qui flottent dans l’espace ? Qui sont ces gens dont le visage est oblitéré par une découpe au motif ciselé ? A quoi correspondent exactement ces vues urbaines si semblables et pourtant si éloignées ? Et ces insectes qui semblent se refléter dans une flaque ? Telles sont les interrogations que posent les œuvres de Yuki Onodera. Tout y est le prétexte à la réalisation d’images qui interpellent le regard, qui l’obligent à se repenser. Du coup, à reprendre en considération la nature ontologique de la photographie. L’œuvre de Yuki Onodera a cette rare qualité de nous surprendre et d’encore nous émerveiller.

A découvrir...

 

 

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