Hugues Reip. Eyeland
Entre un imaginaire fondé sur l’idée de projection et une pratique qui en appelle à tous les possibles de l’assemblage, l’art de Hugues Reip se décline à l’ordre d’une production plastique qui fait la part belle au bizarre, à l’étrange et à l’incongru. L’artiste n’a pas son pareil pour orchestrer les situations les plus inattendues, jouant de toutes sortes d’artifices métamorphiques en vue de révéler un monde d’images et de constructions tout à la fois étrange et familier. Dessins, photographies, sculptures, installations, vidéos, l’œuvre de Hugues Reip s’offre à voir dans une diversité polymorphe qui procède pour l’essentiel du mode de la collecte. De fait, l’artiste porte une attention toute particulière au monde qui l’entoure, lui empruntant nombre d’éléments divers pour voir comment ils peuvent entrer en fiction. Si le floral et l’animal sont ses référents de prédilection, la figure anthropomorphe, sinon sa silhouette, trouve dans son travail une présence tantôt fantomatique, tantôt onirique. C’est dire si l’art de Reip tutoie volontiers le fantastique, le surréel et le symbolique, vérifiant - comme le dit Baudelaire - que « le beau est toujours bizarre ». Dans le patio du MASC tout comme à l’abbaye Saint-Jean d’Orbestier, il ne manquera assurément pas de nous enchanter.
Philippe Piguet, commissaire de l'exposition.